La véritable histoire de la marinière

Motif incontournable des pièces Terre de Marins, la marinière fascine, inspire, se réinvente et se modernise pour faire aujourd'hui partie des indémodables, ces classiques dont on ne se lasse pas. Avec la baguette de pain et le béret, elle est aussi le symbole de la France à l'international. Terre de Marins vous explique pourquoi et vous raconte la destinée de cette pièce phare de notre garde robe.

La véritable histoire de la marinière

Motif incontournable des pièces Terre de Marins, la marinière fascine, inspire, se réinvente et se modernise pour faire aujourd'hui partie des indémodables, ces classiques dont on ne se lasse pas. Avec la baguette de pain et le béret, elle est aussi le symbole de la France à l'international. Terre de Marins vous explique pourquoi et vous raconte la destinée de cette pièce phare de notre garde robe.

Les débuts de la marinière

Selon les tableaux et autres peintures, la marinière fait son apparition dès le XVIIIème siècle. Il s'agit alors d'une blouse sans rayures, mais avec un grand col bateau, comme présenté sur les images de gauche. (source). Ce que l'on appelle aujourd'hui la "marinière" est issue du "tricot rayé", utilisé comme sous-vêtement par les matelots d'équipage. 

1858. L'uniformisation de la marinière

Ce n'est qu'en 1858 qu'un Bulletin Officiel de la Marine introduit le tricot rayé bleu et blanc dans la liste des uniformes de matelots.

Très précis, le décret de mars 1858 détaille même le nombre de rayures que doit comporter le tricot, ainsi que la largeur qui les sépare. Ainsi, les tricots rayés doivent comporter : « 21 raies blanches larges de 20mm et 20 ou 21 raies bleues larges de 10mm ». Pour les manches, le tricot doit comporter « 15 raies blanches et 14 ou 15 raies bleues ».

Cette approximation entre 14 et 15 rayures tient du fait que le vêtement ne dispose que d'une seule couture ! Ainsi, lors des coupes, une rayure pouvait être coupée...

D'après la légende, les rayures permettaient de repérer plus facilement un marin tombé à l'eau. Aussi, les 21 rayures réglementaires, toujours d'après la légende, faisaient référence aux victoires napoléoniennes. Mais il n'en est rien d'après la commissaire Delphine Allanic, à l'origine d'une exposition sur la marinière au Musée de la Marine. Selon elle : "Cela vient seulement de la technique de tissage. Le tricot est fait d'une seule pièce, pour qu'on soit à l'aise dedans. À bord d'un bateau, il faut éviter tout ce qui est coutures, boutons, pour éviter de se prendre dans les cordages."

Quant aux rayures, il s'agit d'une économie de teinture indigo, à l'époque très onéreuse !

1916. Marin au féminin

C'est Coco Chanel qui va lancer la mode de la marinière à partir de 1916. Il s'agit en fait de la blouse avec le col marin, et non du tricot rayé. Cependant, elle n'en est pas à l'origine. D'autres créateurs, dès le XIXème siècle, reprenaient déjà le col marin. Gabrielle Chanel, très connue, va le vulgariser et le rendre plus fluide, à base de soie.

Un grand pari pour l'époque : en effet, Coco Chanel prend le parti de proposer aux femmes bourgeoises de porter un vêtement de travail... masculin !

Sur ce cliché de la créatrice, elle porte le tricot rayé, mais elle ne le proposera pourtant jamais dans ses propres collections.

1963. Nouveau tournant pour la marinière

En 1963, le cinéaste Jean-Luc Godard reprend l'idée de Chanel en habillant Brigitte Bardot de la fameuse marinière, anciennement tricot rayé, dans son film Le Mépris.

Seulement 3 années plus tard, c'est l'illustre créateur Yves Saint Laurent qui proposera pour la première fois le tricot rayé dans sa collection "Matelot", à travers une robe en sequin à rayure, en 1966, ici portée par Catherine Deneuve.

1978. Coup de maître de Jean-Paul Gauthier

Lors de son premier défilé, le créateur propose déjà la marinière. En 1983, il en fait la pièce phare de sa collection "Toy Boy", lui-même habillé en marinière à la fin de son défilé. La marinière restera sa marque de fabrique depuis, que l'on retrouvera même dans l'habillage de son parfum "Le Mâle".

En 1990, Karl Lagarfeld retravaille également la marinière à son goût. Et en 2011, elle intègre même l'équipe de France de football suite à l'idée soufflée par l'Allemand ! Elle sera néanmoins abandonnée un an plus tard, rapidement remise au vestiaire...

Aujourd'hui, la marinière reste indémodable et est proposée sous toutes ses formes : classique, réinterprétée, re-dessinée... on ne lasse pas de la marinière qui a un bel avenir devant elle. Intemporelle et mixte, c'est LE vêtement par excellence avec lequel petits et grands aiment déambuler. En famille, on aime s'accorder ! Arborer une marinière est une belle façon de faire régner... L'esprit de famille !